Le tennis de table handisport est une discipline sportive adaptée du tennis de table classique. Elle permet aux personnes en situation de handicap physique, moteur ou intellectuel de pratiquer cette activité dans des conditions équitables. Encadré en France par la Fédération Française Handisport (FFH), ce sport se pratique aussi bien en loisir qu’en compétition, en simple ou en double, et peut être joué en fauteuil roulant ou debout selon les capacités fonctionnelles du joueur.
L’objectif principal de cette adaptation est de permettre à chaque pratiquant de développer ses compétences motrices, sa coordination et son esprit de compétition, tout en respectant ses limites fonctionnelles. Pour cela, certaines règles ont été aménagées et une classification précise permet de garantir des affrontements équilibrés.

Réglement
Règles principales et adaptations
Le règlement du tennis de table handisport reprend en grande partie celui du tennis de table valide, avec quelques modifications :
Format des matchs :
Les matchs se jouent au meilleur des 5 manches (3 manches gagnantes). Chaque manche est remportée par le premier joueur atteignant 11 points, avec au moins 2 points d’écart.
Service :
La balle doit être lancée verticalement et frappée derrière la ligne de fond.
Chez les joueurs en fauteuil roulant, la balle ne doit pas sortir latéralement de la table au service.
La balle ne doit pas revenir vers le filet après avoir rebondi dans le camp adverse.
Équipement :
Le fauteuil roulant utilisé doit posséder au minimum deux grandes roues et une petite roue stabilisatrice.
Les pieds ou repose-pieds ne doivent jamais toucher le sol pendant l’échange.
Pour les joueurs ayant des difficultés de préhension, la raquette peut être adaptée à l’aide de bandes ou d’orthèses.
Position de jeu :
Les joueurs peuvent évoluer assis en fauteuil ou debout, en fonction de leur classification.
En double, un joueur en fauteuil et un joueur debout peuvent être associés, avec des adaptations de placement.
Ces règles spécifiques permettent d’assurer à la fois l’équité sportive et la sécurité des joueurs, tout en conservant l’esprit compétitif du tennis de table.
Classification (classes de handicap)
La classification regroupe les joueurs selon leur niveau de limitation fonctionnelle. Elle garantit l’équilibre des compétitions en opposant des athlètes ayant des capacités similaires.
Classe 1 à 5
Joueurs assis (fauteuil roulant)
Handicaps moteurs importants touchant principalement les jambes, le tronc et parfois les bras. Plus le numéro de classe est petit, plus le handicap est sévère. Exemple : Classe 1 = déficience majeure des jambes + tronc + bras. Classe 5 = déficience significative mais permettant une meilleure mobilité du tronc et des membres supérieurs.
Classe 6 à 10
Joueurs debout
Handicaps moteurs plus modérés affectant la mobilité, l’équilibre ou les membres supérieurs/inférieurs. Cela inclut par exemple les amputations ou des troubles de la coordination. Plus le numéro de classe est élevé, plus l’impact fonctionnel est réduit.
Classe 11
Déficience intellectuelle
Athlètes présentant une déficience intellectuelle.
Autres classifications
Classe NEI (Non Éligible International) : concerne les sportifs ayant une déficience permanente reconnue mais qui ne répondent pas aux critères des classes 1 à 10.
Déficients visuels : un protocole spécifique existe pour évaluer si la déficience impacte réellement la performance, permettant ainsi une intégration adaptée.
Organisation et compétitions
En France, pour participer aux compétitions officielles, chaque joueur doit être licencié auprès de la Fédération Française Handisport et avoir été classifié.
Les principales compétitions nationales comprennent :
Le circuit national, avec différents tournois (Open, Masters, etc.).
Le Championnat de France Élite par classe, qui regroupe les meilleurs joueurs de chaque catégorie.
Les championnats par équipes, jeunes et vétérans, qui favorisent la diversité de la pratique et la progression des pongistes.
À l’international, les compétitions suivent les règles établies par la Fédération Internationale de Tennis de Table (ITTF) et par le Comité Paralympique International (IPC), notamment lors des Jeux Paralympiques.
Le tennis de table handisport illustre parfaitement l’idée d’un sport inclusif, qui s’adapte aux capacités de chaque joueur tout en préservant les exigences techniques et compétitives de la discipline. Grâce à une classification rigoureuse et à des règles aménagées, il permet à des sportifs ayant des handicaps variés de s’affronter à armes égales. Plus qu’un simple sport, il constitue un formidable outil de dépassement de soi, de partage et d’intégration, offrant à chacun la possibilité de progresser et de s’exprimer pleinement dans un cadre compétitif ou de loisir.